Aujourd’hui, l’Afrique est le continent qui comporte le plus d’organisations régionales, sous-régionales et sectorielles alors que son processus d’intégration régionale reste encore peu avancé. Quelles en sont les causes ? Quel est l’état actuel de l’intégration régionale en Afrique ? Où se dirige-t-on ? Pourquoi est-ce que les Etats membres des Communautés Régionales (CR) en Afrique ont des difficultés à s’intégrer dans des CR dont ils sont consciemment auteurs ? Certains théoriciens pensent que les pays africains ont un portefeuille d’actif très lourd mais malheureusement insuffisamment exploité à cause de leur passif qui a comme soubassements une institution influencée par l’expérience coloniale, une faible qualité d’éducation et de ressources humaines ainsi que l’existence des inégalités dans et entre les pays avec son influence sur la qualité humaine. Ils martèlent en disant qu’ à cause d’un niveau faible de l’éducation, les ressources humaines qui peuvent changer les institutions sont de mauvaise qualité. Pour d’autres au contraire, les pays africains ont des difficultés à s’intégrer du fait de leur faible insertion dans le commerce international ; le faible niveau d’infrastructures tant économiques que sociales et le non exploitation des avantages comparatifs par la spécialisation liée à divers facteurs structurels internes. D’autres enfin, les pays africains souffrent d’une pauvreté accrue, des abus du pouvoir et de la mauvaise gouvernance, l’interventionnisme exorbitant de l’Etat, l’instabilité politique et sécuritaire, le manque de volonté politique ainsi que les guerres froides et les concurrences entre les Etats. Les théories sur le sous développement et son influence sur les habiletés des Etats membres des CR en Afrique à s’intégrer donnent une portée explicative de chacune de ces théories pour arriver à la conclusion que : «Tant que les Etats membres des CR en Afrique ne pourront pas trouver les solutions aux problèmes endogènes et exogènes tels que l’insuffisance des infrastructures économiques et sociales régionales, la production interne par la spécialisation et l’industrialisation, l’accumulation de capital, les blocs de langues, l’insécurité, les concurrences entre les Etats, les crise internes entre les Etats, etc., leur intégration sera toujours difficile ».
GASHUSHO Prosper
Vice-président de la CNOP-BURUNDI
